Casablanca 1942: la seule véritable bataille navale entre la France et les USA

Batailles

09/11/2022

Saviez-vous qu’en outre de la première historique qu’a constitué l’assaut aéroporté à Oran, un autre évènement unique en son genre s’est produit au cours de l’opération Torch, à savoir la seule véritable bataille navale entre la France et les Etats-Unis? Il s’agit de la bataille de Casablanca. Si les forces françaises du régime de Vichy ont accueilli les parachutistes américains à feu nourri (à la fois de par leurs canons anti-aériens mais aussi leurs aviateurs utilisant des Dewoitine) à Oran, les dispositifs de défense navals de l’armée française ont subi de plein fouet l’assaut de l’armée américaine dans la capitale économique du Maroc, qui a débuté dans la nuit du 8 novembre. C’est le général Patton et ses 35 000 soldats, qui est en charge de cette phase d’assaut, qui se justifie par l’inquiétude causée par la flotte française, composée notamment du cuirassé Jean Bart (qui n’est pas totalement terminé mais est apte à faire feu), de nombreux croiseurs, ainsi que le cuirassé Richelieu, en station à Dakar. Au cours de la nuit, le porte-avions Ranger, le cuirassé Massachusetts, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins américains approchent de la ville, tandis que des troupes débarquent sur les plages. Au lever du soleil, sans avertissements, les Etats-Unis lancent l’assaut. La flotte française de Casablanca a tenté de résister tant bien que mal face à la flotte américaine de l’amiral Hewitt, qui la surpassait à la fois en nombre et en technologie. L’affrontement se terminera en début d’après-midi le 8 novembre, et le bilan sera très lourd côté français: plusieurs sous-marins, des paquebots, des torpilleurs sont défaits et de nombreuses victimes humaines. La journée du 9 se déroula dans un calme relatif mais gorgé de confusion et d’appréhension. En Algérie, les opérations se sont déroulées avec succès, aussi Eisenhower pressurise Patton, qui de son côté peine à progresser: Casablanca résiste malgré l’encerclement. Le 10, les marins français, épaulés par les tirailleurs sénégalais, affrontent les soldats américains. Deux avisos français échappent de peu à un funeste destin face au croiseur lourd L’Augusta. Vers 16h, tandis que l’accord de reddition a été signé mais point encore transmis, les forces américaines s’acharnent encore un peu sur le cuirassé français Jean Bart. Casablanca capitule après 3 jours de combat, qui auraient pu être évités si les Etats-Unis avaient mieux préparé leur opération, étant donné qu’une grande partie des troupes françaises de la zone souhaitait rejoindre les Alliés.

Le Général Patton et l’Amiral Hewitt sur l’USS Augusta – © US Navy
Vue aérienne du port de Casablanca – © Library of Congress
Le Jean Bart – © Naval History & Heritage Command
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